Un peu d’histoire…
Tout le monde sait ce que c’est une » mobylette » . Ou pense savoir.
Ce mot a été inventé dans les années 50, c’est une contraction de MOteur et BicYCLETTE. ( cf l’excellente bible nommée MOTOBECANE , La mobylette universelle, de Patrick Barrabès, éditions E.T.A.I )
Une mob, c’est donc une motobécane! une 103, une zundapp ou n’importe autre quel autre tromblon de 50cm3 n’est qu’un cyclomoteur.
Mais la mob, celle que tout le monde connaît, parfois adore et admire ( comme moi par exemple ), c’est » la bleue »…
Tout le monde pense savoir ce qu’est une bleue. Une bleue, c’est un modèle précis de motobécane: une AV88. Les autres modèles peuvent avoir la même couleur à quelques variantes près, peuvent être des modèles quasi identiques à quelques détails techniques près, mais la bleue c’est une AV88.

D’autres modèles ont eu leur capital sympathie et un autre est aussi sorti du lot comme la référence représentant, le top, le luxe, le grand tourisme, c’est la chaudron: AV89.
Cette popularité remonte aux années industrielles. Avant que les parking des usines ne soient remplis de voitures à 4, 5 ou 7 places qui ne servent qu’à une personne, on y voyait beaucoup de vélos, et bien sûr, de mobs. Le moyen le plus simple, économique et rapide d’aller au boulot.
En se replaçant dans le contexte de l’époque, la mobylette est une merveille de mécanique. Elle est simple, elle est fiable, elle est solide. Elle est aussi conçue pour durer longtemps, pour être réparée facilement. Sur une mobylette, le jetable n’existe pas, le réparable si.
Tous les motards connaissent la mob; ou mieux encore: tout le monde connaît la mob. Même si aujourd’hui les plus jeunes ne voient en elle qu’un objet de collection ( ce qui est en partie vrai.. ). L’époque où la mobylette représentait l’ouvrier qui rentre de l’usine et partait boire sa paie au bistrot le vendredi soir est révolue. Finie aussi l’époque où la mobylette trainait dans la grange ou le garage. Finie l’époque où on la donnait aux jeunes pour s’occuper pendant les vacances, pour les voir apprendre la mécanique et le bricolage. Finie l’époque où l’ado avait droit à sa mob, synonyme de liberté, de classe et de capital séduction!
La tendance a changé. on ne jette plus les mob, on les vend. Parfois plus chères que ce qu’elle ne valaient neuves. Devenu objet de collection, certains en font une passion, voire même un business.
Bien qu’on trouve quasi toutes les pièces pour les faire rouler, ce ne sont souvent que des re-fabrications chinoises de bien moins bonne qualité qu’à l’origine, c’est beau le progrès…
Mais alors , pourquoi c’est LA BASE ?
Rouler en mob , c’est la « coolitude » par excellence! on tourne la poignée, ça avance, et ça fait pousser le sourire. Un effet magique.
Pas trop vite, mais pas trop doucement non plus. Finalement la vitesse agréable pour flâner mais avancer quand même.
Au printemps, sortir la mob un jour ensoleillé, rouler sur les petites routes de campagne en profitant du paysage, sentir les fleurs et la nature, laisser le soleil réchauffer le corps. Pas de stress, pas de vitesse. S’arrêter au bistrot pour boire son café ou son apéro, puis créer l’attraction.
– j’avais la même! j’en ai fait avec, je te raconte pas !!
Une phrase à entendre de nombreuses fois, comme les anecdotes qui vont avec. Sentir la nostalgie qui rythme ces récits de jeunesse et liberté.
On a beau avoir la plus grosse bécane du monde et la plus moderne, un tour en mob avec ces sensations, c’est inégalable. C’est la mob.

Parole de mobylette rollers, voyager en mobylette c’est possible aussi, et c’est tout aussi cool! C’est différent, il faut apprendre à prendre son temps. Il faut apprendre à pédaler à de rares occasions dans les côtes, et apprendre à ne plus être pressé. Mais une moyenne de 200km dans la journée est tenable. Pour faire plus, chacun devra gérer en fonction de sa capacité à accepter les appels de douleur venant du coccyx …

Aucune autre bécane, pas même une harley (qui pour ceratins est la » légende » version moto), ne représente la jeunesse, l’insouciance, la rigolade et la liberté que la mob ! Aucune autre bécane ne file la banane de cette manière. Ce sentiment de joie, de satisfaction quand on a à peine franchi le coin de la rue. Rien d’autre ne vous colle ce sourire bête aux lèvres, celui du bienheureux et fier de l’être.
Maintenant, vous le savez et vous l’avez compris, la mobylette c’est LA BASE !!
Je veux en acheter une maintenant 😀 et boire des picons!
Bien écrit.J'ai eu une 51VLC toutes options.Mais la bleue restera une légende
Je ne peux que te le souhaiter, pour la mobylette… 🙂
La 51 à moteur Av10!! boîte à clapets, allumage électronique, l'image des 90's par excellence, et aussi la digne succession des bleues… 😉