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Le départ
Septembre 2017 : 15 jours de congés et une envie d’aller voir à l’Est ce qui se dit. Je décide donc d’aller voir en Roumanie, si la fameuse route » transfagarasan » est si belle que ça. J’ai aussi envie d’aller faire un tour en Serbie et en Bosnie, je me souviens du début des années 90 et de ce qu’on entendait sur la guerre a Sarajevo..
Roumanie
Le départ s’est fait manière rapide: une première journée d’autoroute de 1000km, avec 4 degrés et du brouillard le matin, le rêve ! une première nuit en Autriche, avant de refaire la même journée que la première pour aller direct en Roumanie. Une fois arrivé, je suis allé dire bonjour au fabriquant des valises de ma moto, Heavy duties. C’est un petit atelier avec une bande de passionnés. Leurs motos sont là, et pas de doute, ils ne rigolent pas quand ils testent leur matériel… Nous avons passé un moment a discuter, moto, voyages, etc, puis ils m’ont donné un endroit sympa pour bivouaquer dans la région de Cluj Napoca.

Le lendemain matin, il pleut et je décide donc d’aller visiter une mine de sel : la mine de sel de Turda. C’est surprenant, dans la mine on y trouve un parc d’attractions. J’avais visité une mine de sel en Pologne en 2008, et là, c’était une cathédrale en sel, et tout était très religieux. Ici, c’est tout l’inverse mais ça vaut le coup d’être vu!
Le beau temps étant revenu, je me suis posé dans un camping désert en cette saison, pour lâcher les affaires et lâcher un peu de gaz sur les routes de la » to do list » du parfait motard. C’est donc sous un beau soleil, malgré une relative fraîcheur matinale, que j’ai posé mes roues sur la « transfagarasan » et la transalpina. La première ne m’a pas emballé. La montée avec sa vue de carte postale est sympa, la vue est belle, mais pour le reste, ça ne m’a fait jubiler. Pour la seconde, j’ai adoré! La route est plus longue, en meilleur état. Quand on attaque la partie pour aller tout en haut, les lacets s’enchainent, la vue est magnifique ( surtout quand on a la chance d’avoir un grand soleil ). Faire les 2 routes dans une journée de moto, c’était juste parfait !


Ensuite, je me suis dirigé vers la Serbie, mais en cherchant une petite route. J’ai été servi. Tout à coup, le bitume a fait place a un chemin blanc, qui, quelques kilomètres plus tard, fait place à un chemin forestier, qui, encore quelques kilomètres plus tard, m’a fait rouler en forêt. Pour couronner le tout, je me suis perdu, plus moyen de retrouver un chemin qui rejoigne la route que je devais rattraper.. une dizaine de demi tours plus tard, je ne savais plus où j’en étais, le gps non plus, et ma carte encore moins. J’ai finalement pu retrouver la route en ayant croisé un 4×4 qui m’a remis sur le bon chemin.
Serbie
Avec tout ça, je suis arrivé par les portes de fer à la frontière entre Roumanie et Serbie. J’avais entendu parler de cette frontière comme d’un lieu impressionnant, mais c’est un immense barrage en fer qui ne m’a pas laissé une impression particulière… Je suis entré en Serbie vers 19h. sans argent Serbe, sans savoir où aller ni que faire. Je me suis donc dirigé vers la ville la plus proche pour espérer trouver de quoi dormir au moins. Je suis finalement arrivé dans une petite ville sympa, j’ai trouvé un bureau de change ouvert, un hôtel à 7 euros la nuit avec la moto dans la cour, a côté de la gardienne. Mes habits lavés gratuitement. Il ne me restait plus qu’à aller découvrir le goût de la bière Serbe pour la soirée.. Je suis ensuite descendu vers le sud, pour aller me balader vers la frontière avec le Kosovo. En cherchant une route perdue, je me suis retrouvé à la montage ultra touristique de Serbie. Un genre de courchevel que je ne m’attendais à voir.. J’en suis vite reparti pour me diriger tranquillement vers la Bosnie.

Je ne suis pas resté longtemps en Serbie, le Tour que j’avais prévu ne me permettant pas de passer beaucoup de temps dans chaque pays. C’est bien dommage car j’ai adoré ce pays. Les paysages, les gens cool. Cela mériterait d’y retourner, je note…
Bosnie
La Bosnie-Herzégovine … L’image a la télé des coups de feu dans l’avenue principale de Sarajevo, la guerre. J’ai cette image en tête, et je suis bien curieux de voir ce que c’est devenu… Une fois arrivé dans le pays, j’ai visé une route abandonnée que j’avais repéré, une route composée de 99 tunnels taillés dans la colline, dont le plus long fait 900 mètres. Noir total garanti… Pour accéder à cette route, on bifurque de la route nationale, et rapidement on peut encore apercevoir d’anciens bâtiments criblés d’impacts de balles. La piste est étroite, et c’est étonnant comme l’obscurité tombe vite dans ces tunnels! Mieux vaut ne pas y tomber en panne, ou croiser quelqu’un d’ailleurs…


Je me suis ensuite dirigé vers Sarajevo. La ville est moderne et bien jolie. J’ai traversé le centre ville, et me suis dirigé vers cette fameuse avenue… Certains bâtiments sont refaits à neufs, mais il reste encore des traces de la guerre sur certains autres. sensation bizarre de rouler tranquillement au milieu de tout ça, en se disant que des gens faisaient la guerre ici il n’y a même pas 30 ans…
Lorsque j’étais sur la route pour quitter la Bosnie, les orages grondaient au loin. Pas de doute, c’était pour moi dans pas longtemps. Quelques kilomètres plus tard, à l’entrée d’un village, je vois un mur d’eau tomber devant moi! Arrêt obligatoire! Je me gare sur un parking de ce qui semble être un restaurant et je cours me mettre à l’abri à l’intérieur. Mais tout est organisé comme une sorte de réception et je me rends compte que je ne suis pas vraiment dans un restaurant… Les gens viennent me voir et m’expliquent que ce resto est privatisé, que c’est fermé… Nous entamons les présentations, et ils m’expliquent que ce sont des gens qui ont fait la guerre ensemble a Sarajevo en 1992, qu’ils ne se sont pas revus depuis et que c’est la première fois qu’ils se retrouvent… Certains ont un bras en moins, d’autres le visage bien amoché… En tous cas, impossible de refuser de boire un coup avec eux, ni de manger un morceau… Nous avons finalement passé un long moment à discuter de la vie chez eux, des conditions pendant la guerre, etc. Au moment de partir, ils m’ont demandé si j’écrivais à propos de mon voyage. Je leur ai répondu par l’affirmative mais je pense qu’ils me voyaient comme un journaliste.. Ils m’ont demandé si je pouvais écrire un mot à leur sujet dans mon article… J’ai été touché par leur réaction quand j’ai dit oui… Je ne pensais le faire un jour, mais c’est aujourd’hui chose faite…


J’adore ces moments, même s’ils ne durent que quelques minutes ou quelques heures, ils sont d’une richesse incroyable.
Retour à la maison
Finalement, je me suis tranquillement dirigé vers la Croatie pour le retour vers la France… C’était aussi l’occasion de participer au rassemblement « Horizon Unlimited » . Un rassemblement de voyageurs sur un week-end. C’était sympa de rencontrer des voisins que je ne connaissais pas et de boire un canon avec eux, et j’y ai aussi rentré un gars vraiment cool…

Luc Cotterelle, c’est le gars qui lâche tout pour partir 6 mois faire un tour en Afrique. Son voyage a finalement duré presque 3 ans. J’ai évidemment vu son DVD (« Terre propice »), que je ne peux QUE conseiller à tout le monde. Une histoire géniale, racontée par un gars vraiment humble et cool ! Son site c’est « le grand raid » . A voir, éplucher, étudier, et revoir !
Pour ce genre de voyage à moto avec autant de pays traversés, il aurait fallu plus de temps pour profiter et » s’imprégner » de chaque pays. Mais encore une fois, c’était un bon petit trip!
Nous sommes passés trois fois par la Roumanie. Nous aimons énormément ces pays dit de l’est. Nous dormons principalement chez l’habitant et nous aimons ça. C’est l’occasion de rencontrer des gens avec qui très souvent nous ne pouvons pas beaucoup échanger, mais ça reste toujours de bons souvenirs. Pour des raisons de santé de mon épouse nos voyages sont limités dans le temps (trois semaines maximum) et ça nous empêche d’aller plus au fond des choses. Nous manquons certainement plein de choses à voir, de gens à rencontrer. Celles que que avons faites restent des souvenir inoubliables. En 2011 en Bulgarie en demandant notre chemin nous avons pu faire la connaissance d’un couple de bulgares qui sont devenus des amis ( malheureusement la dame est décédée). En 2018 lors du retour de notre voyage Moldavie-Ukraine nous sommes passés le visiter cher lui à Sofia.
En Serbie (à Belgrade) c’est un français qui vit et travaille là bas depuis 18 ans qui nous a aidé à trouver un endroit pour dormir. Il nous a dit rouler sur 1800 Gold Wing.
Dans une petite ville serbe où nous étions en train de piqueniquer un jeune Rom s’est approcher pour voir la moto. Il m’a demander de faire tourner le moteur. Puis il a tendu la main. Je lui ai donné une pièce de 2 Euros. À notre grand étonnement il est parti en courant. Nous l’avons vu revenir avec un sourire jusqu’aux oreilles et un billet de 200 leis. Puis, lorsque nous repartions il est revenu vers nous en nous montrant sur sac plastique où il y avait de la nourriture et un billet de 50 restant. Ce jour là, nous avons fait un heureux.
Ce genre de rencontres me laisse un souvenir que ne s’effacera jamais. En 2011 nous avons aussi la même rencontre avec un jeune Rom.
Bonjour,
Merci pour ce témoignage sympa!:)